Saturday, October 24, 2009

To Otello, from Desdemona

La feuille éclaire le soleil.....
La vague ennoblit le sel....
Sur ce bateau par l'orage vaincu....
C'est le vainqueur des guerres de Chypre debout.....
C'est le vainqueur des guerres....le vainqueur de mon corps...le vainqueur de mon cœur....de retour....
Observé par cent regards tout brillant de silence.....
Mon vainqueur avance lentement sur la poussière brune des passages.....
Je tremblais de joie....de te voir vif et victorieux.....
Sous un ciel bleu acier débarrassé de tout nuage douteux......
La terre est mauve et sèche...la poussière flambe au soleil.....
que je rêvais de 'nous' chaque jour et chaque nuit sans sommeil....
A l'horizon, lent défilé des ombres sur le ciel devenu violet....
Voici, je suis habillée dans cette nouvelle robe blanche de jeune mariée......
L'alcool échauffe les esprits......comme la sueur brille, les regards aussi......
J'écoute la jungle qui craque, grince, crisse, ulule et rugit.......
Comme quand tu me réchauffes et que le sommeil fuit.....
Que tu plonges en moi aux résonances inouïes.....
Que tu me dévores avec délectation....
Que tu me sculptes avec tes mains fortes - mon corps......
Que tu imprimes sur mes lèvres ton amour...ta voix...ta loi.......
Que tu es à moi comme je suis à toi.....
Que ta main droite serre mon étoffe roulée qui retombe sur le côté.....
Le torse, les épaules, les bras, les mollets, les pieds mêmes, témoignent d'une musculature harmonieuse et puissante à laquelle les nuances de l'oasis de tes yeux me confèrent des reflets............

Mais hélas... comme l'orage noir de ton retour, resurgissait en toi 'la tempête du jaloux'.......
Dans un instant, Moi, ta bien-aimée fidèle s'est transformée comme en femme sans vertu......
Le cou se tend vers la cime..l'œil saute et trébuche, degré après degré.....sur cet escalier tendu vers un ciel pur....tu me demandes le symbole de ton amour tissé d'or en soie pure................
Au lieu de tes teintes douces, leurs tracés subtils avec nos rêves de méandres, c'est la pluie à tout dissoudre.....
Mon roi, Ma vie est un livre ouvert.....qu'est-ce que tu y cherches...??
Je te demande Pardon si je t'ai heurté.....sans le vouloir...sans le savoir....
Je te demande Pardon si tu me trouves indigne de toi.......
Je te demande Pardon pour un crime que tu m'en crois.....
Je te demande Pardon car cette douleur est au-delà de moi..............
Le sol du présent est poussé à la mer....
L'herbe est impuissante à convaincre le vide...et l'essentiel devient un coquillage creux.....et ce cœur brûle d'un feu....et ces yeux t'implorent la pitié.....
à travers ces avers et ces revers confondus....reste-t-il par hasard même un espoir suspendu??
Comment puis-je franchir ces nouvelles frontières de doutes, de suspicions et d'incertitudes qui nous séparent??
Comment puis-je unir ta foi à mon espoir??
Les lignes de nos mains sont-elles virevoltantes??....voulaient-elles déjouer un destin tout tracé sous ce pacte de l'amour que tu crois comme un signe de mensonge.....???
Ne suis-je pas ta femme?? suis-je une sirène??
Que tu m'insultes.....m'indignes....me fait agenouiller devant ta cour....tes amis....ton royaume...
Que cette angoisse est insupportable....
Que ce tourment est stagnant, indépassable.....
Quelle ombre de la terre vient boire nos amours...??
Quel soleil brûle dur ce cratère dans ton cœur..??
Quelle poussière te lave des mémoires de nos heureux jours....??
Quelle magie noire tisse et trame d'inouïs complots contre nous..??
Tu ignores mon innocence, Mon amour....
Je suis devenue le diable-la sorcière et ne suis plus ta femme chaste et pure.....
Tu me blesses, tu me brûles et me réduis en cendres..tu m'inondes dans cette incendie de boue de doutes....
Tu m'essouffles et m'étouffes sans croire en moi....
Que je suis morte du seul crime de t'avoir aimé si ardemment................................................